L’UNESCO vient d’inscrire l’attiéké de Côte d’Ivoire sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une décision prise le 4 décembre 2024, lors de la 19e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, qui s’est tenue au Paraguay.
Cette reconnaissance internationale honore non seulement un savoir-faire ancestral, mais aussi l’importance sociale et économique de cette spécialité culinaire incontournable de la culture ivoirienne.
“Cette reconnaissance mondiale contribuera à préserver cette tradition culinaire, tout en offrant de nouvelles opportunités de valorisation à l’échelle internationale. C’est un pas important pour le renforcement de la fierté nationale et la mise en lumière de l’attiéké comme un symbole de l’ingéniosité et de la résilience du peuple ivoirien”, commente l’enseignant, Daniel Assielou.
L’attiéké, symbole de l’identité ivoirienne
L’attiéké, un plat traditionnel à base de semoule de manioc cuit à la vapeur, est un symbole de l’identité culturelle de la Côte d’Ivoire, spécialité des communautés lagunaires. La préparation de l’attiéké commence par le broyage des tubercules de manioc et la fermentation de la semoule, suivie de la cuisson à la vapeur de la semoule obtenue. Ce processus complexe et minutieux est un véritable savoir-faire transmis de génération en génération, essentiellement par les femmes ivoiriennes.
L’inscription de l’attiéké au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO est une grande victoire pour la Côte d’Ivoire et ses populations. Elle témoigne de la richesse de la culture ivoirienne et de l’importance des savoir-faire locaux dans le développement social et économique des communautés.
Un rôle essentiel pour l’autonomisation des femmes
L’attiéké joue un rôle crucial dans l’autonomie financière des femmes et des jeunes filles. En effet, la maîtrise de la production de l’attiéké permet à de nombreuses femmes d’assurer leur indépendance économique, tout en garantissant une intégration sociale forte. Selon l’UNESCO, la production de ce plat donne aux jeunes filles un statut social respecté sans nuire à leur scolarité, ce qui en fait un moteur de développement local. Cette pratique ancestrale participe également à la préservation des liens communautaires et à la transmission des traditions culturelles.
Autrefois principalement consommé dans les foyers, l’attiéké s’est progressivement commercialisé, répondant à la demande croissante au niveau national et international. Aujourd’hui, il est vendu dans tout le pays et exporté dans d’autres régions du monde, contribuant ainsi à l’économie locale et à la valorisation du patrimoine culinaire ivoirien.
Eugène SAHI